le 3e homme sur la Lune (hs#20 MASTERS OF REALITY, Third Man On The Moon)

Pour les vacances, le headbanging science avait des envies de Lune.  Si la plupart des gens savent instantanément qui est le premier astronaute à avoir foulé le sol lunaire, je gage qu’un temps de réflexion supplémentaire leur est nécessaire pour citer le deuxième. Quant au troisième… qui a retenu son nom ?

 


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Pour savoir qui fut le troisième homme sur la Lune, allumons les boosters avec le sublime Third Man On The Moon de Masters of Reality, le groupe injustement méconnu de Chris Goss auquel le stoner et Josh Homme doivent d’exister. Petit shoot astral avec cet extrait live au line-up très Kyuss/QOTSA puisque Josh Homme et Nick Oliveri encadrent Chris Goss (qui visiblement avait froid) :

 

Alors, qui fut le troisième marcheur lunaire ? Vous n’avez pas entendu la réponse ? Normal, la chanson ne la livre pas. Mais le bLoug, bon prince, va le faire : il s’agit de Charles “Pete” Conrad, Jr., commandant de la mission Apollo 12, le 19 novembre 1969. Qui eut ses mots historiques à sa sortie du module lunaire : « Youpi ! Les mecs, c’était peut-être un petit pas pour Neil [Armstrong], mais c’en est un grand pour moi. »

Moins célèbre qu’Apollo 11 malgré cette phrase mémorable, Apollo 12 reste néanmoins dans les annales pour pas mal de raisons curieuses. Que voici en trois temps, façon Sea, Sex & Sun lunaire.


1. Sea

Pourquoi la mer ? Pas parce que le module lunaire, surnommé Intrépide, s’est posé dans l’océan des Tempêtes, mais en raison d’un insigne de mission pour le moins original pour une mission spatiale :

Le navire, un clipper, fut choisi pour sa symbolique de l’exploration – navale, puis spatiale ; le module de commande étant par ailleurs surnommé Yankee Clipper. Mais aussi parce que les trois astronautes de la mission appartenaient à la Navy. La quatrième étoile présente dans le ciel aurait été choisie en mémoire de Clifton Williams, pressenti pour être le pilote du LEM, mais qui se crasha en T-38 en 1967 sans avoir jamais été dans l’espace.

 

2. Sex

(Aaaah…) Bon, pas de révélation fracassante sur les mœurs de l’équipage (Oooooh…), mais une anecdote qui montre qu’on savait s’envoyer en l’air à la Nasa.

L’équipage de remplacement (qui appartenait à l’Air Force) avait glissé des photocopies taille réduite de playmates dans les carnets de contrôle attachés au poignet des combinaisons de Conrad et Alan L. Bean (pilote du module), assortis de commentaires spirituels, tels que : « Avez-vous vu des collines et des vallées intéressantes ? ». Celui de Conrad comportait également deux pages de terminologie technique destinée à bluffer les contrôleurs à terre en leur faisant croire qu’il s’y connaissait en géologie.

Le carnet de Conrad a été photocopié et mis en ligne sur le site du Apollo Lunar Surface Journal (je mets une petite pièce sur le fait que vous allez cliquer pour voir les pin-ups ; n’oubliez pas de revenir).

Resté en orbite, Richard F. Gordon, Jr. ne fut pas sevré de Playboy : un calendrier avait été laissé à sa disposition dans un casier… On ne sait pas ce qu’il en fit.

 

3. Sun

Conrad et Bean eurent droit à des playmates en noir & blanc, Gordon en couleur, ce qui nous amène au troisième thème…

Le site d’alunissage d’Apollo 12 avait été choisi méticuleusement. Il s’agissait de se poser au plus près de la sonde américaine Surveyor 3, qui avait aluni en avril 1967, transmettant des milliers d’images de notre satellite.  Conrad et Bean ramenèrent sur Terre plusieurs composants de la sonde afin d’étudier les effets d’un séjour de deux ans et demi sur le sol lunaire.

Les deux astronautes prirent des clichés. Tous en noir et blanc, au grand dam du responsable du service photographie de la NASA. Pourtant, une photo couleur fut bel et bien publiée par Paris Match : on y voyait une sonde Surveyor 3 d’un orange martien du plus bel effet :

Bien entendu, le cliché avait été colorisé par le magazine, pour faire un peu plus spectaculaire – tricherie qui aujourd’hui encore alimente les débats d’arrière-cuisine de ceux qui aiment à croire que la vérité est ailleurs…

Mais pourquoi ce orange pétard ? Cette planche de Hergé, réalisée pour le magazine (n°1073, novembre 1969 ; intégralité sur le site de Match nous permet de comprendre pourquoi : on y voit les astronautes décrire la sonde comme « cuite » par le Soleil ! Un bon coup de orange criard s’imposait donc pour assurer le « choc des photos ».

J’en connais qui, eux, avaient effectivement dû cuire un peu trop au soleil. Ce sont les techniciens chargés d’analyser la caméra de Surveyor 3 ramenée sur Terre par Apollo 12. On a longtemps cru qu’une colonie de bactéries, nichée dans cette caméra, avait été amenée par mégarde sur la Lune en 1967, puis qu’elle y avait survécu inexplicablement pendant près de trois ans. Ce qui amena la NASA à adopter des procédures beaucoup plus strictes pour éviter de futures contaminations. Mais en 2011, la Nasa eut l’idée de regarder le film d’époque en 16 mm de cette analyse. On y voit des techniciens peu précautionneux s’affairer sur la caméra en bras de chemise et avec le visage en partie découvert. La conclusion logique s’imposait : les bactéries n’avaient jamais été sur la Lune en 1967, mais provenaient d’une contamination lors de l’analyse de la caméra à son retour sur Terre en 1969 !

Il existe d’autres anecdotes sur cette mission Apollo 12 pas comme les autres, dont on dit qu’elle fut celle qui se déroula le mieux sur le plan humain, les trois astronautes s’entendant comme larrons en foire. Conrad lui-même était considéré comme un boute-en-train et ne faillit pas à sa réputation en trouvant la mort en 1999 dans un banal accident de moto.

Pas très sérieux, pour quelqu’un qui avait réussi à mettre la Lune dans sa poche, pour reprendre un autre titre de Masters of Reality (The Moon in Your Pocket ).

Curiosity sur Mars en 10 chiffres

Départ imminent ! Mars Science Laboratory (MSL) devrait décoller le 26 novembre 2011 à partir de 16 h 02, heure de Paris). Si tout se passe comme prévu, le rover Curiosity, véritable laboratoire de chimie ambulant, explorera les pentes du cratère Gale en août 2012 pour traquer des indices de l’habitabilité passée de Mars. Le point sur cette mission en 10 chiffres clés.

 

1

Contrairement à ses prédécesseurs, les jumeaux Opportunity et Spirit, Curiosity ne partira qu’en un seul exemplaire. Pas de droit à l’erreur pour la Nasa, qui a apporté diverses innovations à la procédure d’entrée dans l’atmosphère, de descente et d’atterrissage. Trop lourd pour être largué dans des airbags, Curiosity devrait se poser en douceur sur le sol martien grâce à une technique combinant descente sous parachute, descente propulsée et dépose finale au sol à l’aide d’une grue. Le tout sous l’œil attentif des deux sondes Mars Odyssey et MRO qui communiqueront toutes les informations utiles en cas de problème.

 

3 (m)

C’est la longueur du rover, véritable petite voiture autonome de 900 kg. Un Goliath en regard de ses prédécesseurs qui n’affichaient que 174 kg sur la balance. Ce gigantisme est un atout majeur pour MSL : pouvoir charrier 80 kg d’instrumentation scientifique contre 6,8 kg pour MER, la mission précédente – les sondes Viking étaient, elles, aussi lourdement équipées, mais elles ne se déplaçaient pas !.

 

6

C’est le nombre de roues de Curiosity. Une technologie héritée des rovers précédents, mais portée à l’échelon supérieur. Alors que la saga Spirit avait été ponctuée par le blocage d’une de ses roues puis par son ensablement définitif à la surface de la planète rouge, on espère pour cette mission que la roue va tourner, et bien : Curiosity sera capable d’escalader des obstacles de 65 cm (soit plus que les 50 cm de diamètre de ses roues), de gravir des pentes de 45° et de comprendre qu’une de ses roues est enlisée afin de ne pas aggraver la situation en patinant inutilement.

 

20 (km)

C’est la précision d’atterrissage de MSL (photo du bas), contre 70 km pour MER, qui n’aurait donc pas pu viser un site tel que Gale. C’est aussi l’autonomie minimale prévue du rover… Autant dire qu’un atterrissage un peu trop excentré ne laisserait ensuite guère de place aux fantaisies de parcours pour explorer les formations géologiques inconnues des pentes du cratère.

en jaune, la zone d’atterrissage au Nord du cratère Gale, retenu parmi une trentaine de sites candidats passés à la loupe de la sonde MRO

 

74

C’est le nombre minimum d’échantillons du sol martien que Curiosity devrait analyser, à raison de 6 heures de mesures scientifiques quotidiennes. Capable de chauffer les échantillons jusqu’à 1100°C, le rover sera en mesure de découvrir des molécules organiques (les CHNOPS, carbone, hydrogène, azote, oxygène, phosphore et soufre) sensées être présentes sur le sol martien, mais que les antiques sondes Viking n’avaient pu débusquer dans les années 1970.

 

au sommet du mât de Curiosity, la ChemCam (caméra chimique) récoltera la lumière émise par les roches chauffées par son laser d’une portée de 9m afin d’en analyser la composition

 

110 (W)

C’est la puissance électrique qui permettra au rover d’alimenter en continu ses batteries. De quoi faire fonctionner (pas en même temps, bien sûr !) son bras robotique, les moteurs de ses roues, son informatique et son système de communication, ainsi que ses 10 instruments scientifiques qui en font un véritable robot chimiste (2 d’analyse à distance situés sur le mât, 2 d’analyse au contact situés au bout du bras robotique, 2 labos d’analyse d’échantillons de sol ou de roches, 4 instruments d’analyse de l’environnement martien).

 

238

C’est l’isotope du plutonium (238Pu) utilisé dans le GTR (générateur thermoélectrique à radioisotope) du rover. En se désintégrant, une charge de 4,8 kg de matériau radioactif produira de la chaleur, transformée en électricité par des thermocouples. Cette source d’énergie est couramment employée par la Nasa en raison de sa puissance et de sa fiabilité. Elle permettra d’évacuer les contraintes de rendement des précédents astromobiles, équipés des panneaux solaires, lors des hivernages martiens. Sa durée de vie par définition limitée est tout de même confortable : a minima une année martienne, soit 687 jours terrestres, et sans doute beaucoup plus puisque le GTR devrait encore fournir 100 W électriques après 14 années terrestres de fonctionnement. À cette date, même l’increvable Opportunity aura sans nul doute cessé de fonctionner.

 

300 (m)

C’est en dessous de cette altitude, donc dans les parties les plus basses du pic central du cratère Gale, que Curiosity trouvera son bonheur géologique : des argiles. Ces roches se forment en présence d’eau au pH modéré et témoignent donc d’un environnement qui put jadis être propice à la vie. Le pic du cratère Gale présente des centaines de strates formant une butte comparée aux Rocheuses et qui semblent révéler les changements environnementaux survenus sur Mars il y a environ 3,5 milliards d’années : plus on monte et plus les argiles laissent la place aux sulfates, signalant l’assèchement de la planète.

c’est cher… mais c’est beau !

5000 (m)

C’est la hauteur approximative du pic qui domine le cratère Gale. Pour la Nasa, un paysage plus photogénique que les plaines sableuses interminables où Oppy et Spirit peinaient à progresser, n’offrant au grand public que des vues très monotones. Les mauvaises langues diront que les objectifs de communication de l’agence américaine ont prévalu sur l’intérêt scientifique d’autres sites candidats, plus riches en argiles, et défendus en particulier par la communauté d’astronomes français.

 

2 500 000 000 ($)

C’est le budget considérable de MSL (contre 800 millions pour MER). Une mission qui aura été, selon la Nasa, la plus compliquée à mettre sur pied en dehors des vols habités, et qui aura connu moult glissements de calendrier et renoncements techniques (les caméras 3D embarquées de James Cameron, pour le dernier en date).

Rendez-vous en août 2012 pour assister aux très attendus premiers tours de roue de Curiosity.

Espoir enterré

Cette fois, on peut brancher Hervé Vilard : “Spirit, c’est finiiii…” La Nasa a officiellement, mais pudiquement, déclaré, le 25 mai 2011, que la mission de Spirit sur Mars était “terminée”.

En langage clair, tous les moyens de la mission MER (Mars Exploration Rover) sont désormais affectés à l’astromobile survivant, Opportunity, le jumeau de Spirit. La dernière communication de Spirit datait du 22 mars 2010. Il y avait peu de chance que le robot ait survécu à un nouvel hiver martien. La Nasa s’était essayée à diverses manoeuvres pour tenter de renouer le conctact ces derniers mois, profitant du surcroît d’énergie solaire du printemps. En vain. Le rideau est définitivement tiré sur une aventure commencée en 2004.

Bilan pour Spirit : 7,73 kilomètres parcourus (12 fois plus que l’objectif initial), dont près d’1 km en marche arrière à cause d’une roue avant bloquée ; des balades sur des pentes à 30 degrés (premier robot à franchir une colline sur une autre planète, un exploit original, non ?) ; 124000 prises de vue ; 15 rochers gratouillés et examinés et en détail ; et la découverte, fortuitement, grâce à sa patte folle, d’un sol de silice, témoin probable de l’existence passée de conditions favorables à une vie microbienne (source chaude ou jets de vapeur) .

Un beau palmarès, en fin de compte, que la Nasa relate dans cette sorte d’oraison funèbre “stay positive”, surtout intéressante pour les images :

C’est désormais Opportunity qu’on va suivre à la trace. Lancé à l’assaut des remparts du cratère Endeavour, le jumeau de Spirit semble donner des signes de moins bien : il laisse depuis peu de bizarres “traces de pas”… en fait dues à un problème de roue avant… bis repetita ?

Oppy marche tellement bien qu'il laisse des traces de pas ! (sur la gauche)

vue sur MER : l’un part, l’autre reste

ci-gît Spirit

Les destinées des deux astromobiles de la mission MER (Mars Exploration Rover) semblent irrémédiablement contraires. Pour Spirit, l’optimisme de façade affiché par le Jet Propulsion Laboratory (JPL) au début du mois de mars est retombé.

La période martienne d’ensoleillement maximale (donc d’approvisionnement en énergie) étant dépassée, les efforts déployés pour renouer le contact avec Spirit semblent désormais voués à l’échec. Semaine après semaine, les communiqués du JPL commencent invariablement par ces termes : « Spirit Remains Silent at Troy » (“Troie” est le nom du site où le rover s’est définitivement enlisé). On ne nie plus l’évidence : le silence prolongé de Spirit indique qu’il est affligé d’un problème “plus grave qu’une simple panne de courant”. Faute de pouvoir rétablir les communications avec son rover, la NASA a indiqué qu’elle allait réduirait la voilure et réaffecter ses moyens, vraisemblablement fin avril, pour se concentrer sur Opportunity

Opportunity se relance

Opportunity, le jumeau de Spirit affiche lui une forme insolente. L’infatigable rover est reparti dans son long trek à travers les dunes des plaines martiennes de Meridiani Planum.

Il vise Endeavour, un superbe cratère de 22 km de diamètre et 300 m de profondeur auprès duquel ceux qu’il a déjà explorés font figure de simples trous de souris. L’arrivée est en altitude : les remparts rocheux d’Endavour dominent le paysage désertique environnant d’une cinquantaine de mètres – une véritable montagne pour un rover. La dernière droite est encore longue : 6,5 km, depuis Santa Maria, le petit cratère près duquel Opportunity avait halte depuis décembre 2010, le temps de tripoter quelques cailloux. D’autant que la progression du rover est lente : 60 m, 100 m par jour… des sauts de puces entrecoupés de période d’immobilité, lorsque les conditions ou les signaux d’anomalie poussent les pilotes à distance à jouer la carte de la prudence avec leur dernier rover en course. Peut-être la perspective d’un record de distance est-elle un aiguillon pour Opportunity. Avec 27,5 km au compteur depuis son arrivée sur la planète rouge le 25 janvier 2004, l’astromobile martien approche du vieux record de 37 km parcourus à la surface de la Lune en 1973 par le robot russe Lunokhod 2.

Curiositiy, la relève

à côté de Cursiosity, Spirit et Opportunity sont des jouets

La Nasa le présente comme l’équivalent d’une Mini Cooper. Pas franchement une assurance tous risques en terrain sablonneux… Le rover sera doté de 6 roues de 50 cm de diamètre, sensées lui permettre de passer des obstacles de 75 cm. Mais sans lui garantir de ne pas ensabler ses 900 kg. Côté propulsion, il disposera d’une pile nucléaire et ne sera ainsi plus tributaire du soleil martien. Il faudra malgré cela piloter fin pour éviter la casse, car cette nouvelle mission n’aura pas le droit à l’erreur : Curiosity a coûté 2,5 milliards de dollars, une facture salée qui interdit de l’envoyer en deux exemplaires. Le lancement à suivre fin 2011 s’annonce comme une nouvelle histoire à suspense.

fighting (for) Spirit

Cela va faire un an que Spirit, le rover de la Nasa enlisé dans les sables de Mars, reste obstinément muet. Pas un bip, rien. Un silence inquiétant pour les parents, les ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena en Californie, principal centre américain pour l’exploration robotique du système solaire. Ils poursuivent malgré tout leurs efforts pour rétablir le contact, tablant sur une période plus propices aux retrouvailles.

"pour l'illustration, j'avais demandé UN rover gelé, pas UNE..."

Mars est en effet sortie de conjonction solaire : après environ deux semaines de blackout total des communications terre-mars en raison du passage de la planète rouge derrière le soleil (ce qui ne se produit heureusement que tous les 26 mois), les tentatives de liaison avec Spirit ont pu reprendre. Elles bénéficieront en outre dans les jours à venir de conditions optimales puisque le Soleil sera à son plus haut dans le ciel martien à la mi-mars, permettant à Spirit de produire un maximum d’énergie grâce à ses panneaux solaires. Au-delà de cette période, les espoirs de retrouvailles s’amenuiseront par contre singulièrement. Le rover ne devrait pas réchapper des rigueurs d’un nouvel hiver martien.

Mettant à profit cette dernière chance, le staff du JPL a mis les bouchées doubles. Les ingénieurs ont accru et perfectionné leur technique du « sweep and beep » : plutôt que de se contenter d’attendre les moments où Spirit doit se manifester, il s’agit de stimuler sa réponse en lui envoyant des signaux incitatifs.  Toutes les éventualités de dysfonctionnements ont été prises en compte. Il est notamment possible qu’en raison d’une horloge défectueuse le robot ne sache plus quelle heure il est, donc quand émettre. Il se pourrait aussi que sa fréquence de réception soit déréglée, ce qui conduit le JPL à diversifier sa fréquence d’émission. Autre hypothèse, plus sombre, Spirit peut n’être jamais sorti de sa torpeur suite au précédent hiver martien ; rien n’indique en effet que ses fonctions vitales aient été préservées.

"vous n'oublierez pas vos ferrailles en repartant !"

L’optimisme prévaut toutefois au JPL. En effet, pour beaucoup, la longue histoire avec Spirit a forgé un véritable attachement. D’autant que le robot leur en a déjà fait voir de toutes les couleurs : les premières pannes de communication deux semaines seulement après l’atterrissage (avant même que son jumeau Opportunity débarque), puis un bug de l’ordinateur de bord, une des six roue qui reste coincée, ce qui le contraindra à crapahuter à reculons pour le restant de la mission, et, pour finir, l’enlisement à la surface de la planète rouge en avril 2009.

Credit: NASA/JPL-Caltech/Cornell University

"ensablé pour l'éternité avec cette vue... la lose"

Malgré de multiples tentatives de sauvetage (et la construction sur terre d’un bac à sable reconstituant son environnement pour pouvoir tester toutes les solutions), il fallut se résoudre à l’immobilité définitive de Spirit, officiellement et opportunément promu d’astromobile à station de recherche fixe. Le rover ne bougeait plus mais continuait vaille que vaille sa mission.

Une abnégation qui alimente l’espoir que Spirit s’en sorte une dernière fois.

la triste histoire de Spirit vue par xkcd.com